Travailler avec les réflexes archaïques s’est s’ouvrir à des pratiques complémentaires, faire des rencontres qui ouvrent le champ des possibles et peuvent éclairer un parcours.

Nous avons souhaitez vous présenter Grégoire, ostéopathe de profession, qui intervient en école d’orthophonie à Strasbourg sur le sujet des réflexes archaïques.

Grégoire Bouvret est ostéopathe à Wasselonne, également délégué régional de la fédération nationale des Ostéopathes de France. Il est aussi très impliqué dans l’association régionale, qui dynamise la vie et les rencontres interprofessionnelles sur le Grand Est.

Je trouvais ça magique, fascinant, mais étais faussement persuadé que l'accessibilité à ce métier passait par un cursus en fac de médecine, univers qui m'attirait beaucoup moins. Puis des concours de circonstances m'ont amené à rentrer dans l'une des premières écoles à temps plein, où j'ai parfaitement trouvé ma place et me suis épanoui durant mes 6 années d'études.

Concomitamment j'étais toujours au conservatoire de Strasbourg en tant que pianiste et chanteur, suite à un cursus en classe d'horaires aménagées durant ma scolarité.

Ce versant là m'a permis de réaliser mon mémoire de fin d'études sur les résonateurs chez le chanteur lyrique.

Comment es-tu venu aux réflexes archaïques ?  

Dans le cadre des formations organisées par notre association, nous avions un jour fait venir M. Paul Landon. Ce dernier a su nous amener de façon simple et pédagogique le concept et les approches.

Au bout des deux séminaires, il s'est vraiment passé un truc. Je me suis dit "ok, là on tient vraiment quelque chose qui peut changer la vie de nombres d'enfants, voire d'adultes !".

Et surtout amener une conscience et une compréhension qui peut déjà, en sois, faire beaucoup de bien pour des enfants qui ne rentrent pas dans le rythme de l’école ou dans un cadre plus conventionnel, sans avoir de diagnostic posé.

Malheureusement, une pratique pleine et entière n'est pas compatible avec l'activité d'ostéopathe.

Je ne teste pas systématiquement, mais quand les signes d'appels sont francs à l'anamnèse ou à l'observation, je ne me prive pas de mettre les choses en évidence, autant pour l'enfant que pour les parents.

Je peux passer beaucoup de temps à leur expliquer pourquoi leur enfant ne peut pas faire autrement, d'une part, ce qui change grandement le paradigme, et peut donner des pistes d'activités et d'exercices pour aller dans le bon sens.

Mais je ne vois mes patients qu'en moyenne 2-3 fois par an. Donc pour un suivi digne de ce nom... J'envoie chez vous !

La principale raison est simple: c'est principalement chez les orthophonistes qu'arrivent les enfants qui ne rentrent pas dans le cadre, un peu en retard, dans la lune.

Après les stages que j'avais moi-même effectué sur les réflexes archaïques, je me suis dit "il faut que ça se sache, il faut qu'un large publique, et les praticiens en particulier, connaissent au moins l'existence de ça".

Les orthophonistes constituaient donc une population de choix.

En terme de suivi, on peut bien sûr aussi évoquer les kinés, les psyhomotricien(nes)...

Il se trouve simplement que par contact interposé, avec des membres de la direction de l'école d'orthophonie de Strasbourg que je connaissais bien, j'ai été amené à intervenir pour une présentation du sujet.

Ça a plu, des étudiantes qui avaient alors à proposer des UE pour une partie de leur cursus m'ont demandé de venir et c'était parti.

Je donne un cours de 2h, puis 4 TD de 2h par demi-groupes, depuis une huitaine d'années.

L'objectif n'est bien sûr pas de former des praticien.ne.s à ce niveau là. Mais de semer la graine ...

J'espère sincèrement donner l'impulsion à ce que nombre de mes étudiant.e.s se forme et prennent en charge, car si le seul Atelier des Apprentissages doit écluser toutes les ré orientations effectuées par moi ou mes collègues sensibles au sujet, ça va vite ne plus être tenable !

En outre, c'est extrêmement gratifiant d'interagir avec ce corps de métier, également très polymorphe et généraliste. Je crois que nous nous comprenons bien, et je leur apporte aussi quelque chose d'original dans le fond et la forme au cours de leur cursus.

Les retours sont bons, il y a de l'intérêt... Tout en passant un bon moment.