La petite enfance est essentielle car elle représente un réservoir dans lequel la personne puise ses ressources à vie.
De 0 à 3 ans, le jeune enfant absorbe tout ce qui l'entoure. Cet état mental lui permet d'assimiler ses expériences et de les construire en les intégrant. Chaque étape se suit, chacune préparée par la précédente et par l'émergence des réflexes archaïques.
Le jeune enfant se prépare à la conquête de son environnement et passe par trois étapes d'évolution motrice.
Les premiers réflexes archaïques s'activent, bébé tète (réflexe de succion), serre sa main très fort (réflexe d'agrippement et de Babkin), marche quand on le tient debout (réflexe de marche automatique).
Petit à petit, il tourne la tête pour suivre un objet (Réflexe Tonique Asymétrique du Cou) et agite ses mains et jambes (réflexe du parachute).
Les muscles de sa nuque et de son cou se raffermissent et il tient sa tête pendant de longs moments (Réflexe Tonique Labyrinthique).
Il commence à rouler pour essayer (réflexe de retournement segmentaire et abdominal) de passer sur le dos ou sur le ventre (réflexe de Landau).
Ses mains le fascinent et il adore sucer ses doigts. Les premiers sourires arrivent accompagnés de babillements et de rires aux éclats.
Le nourrisson coordonne de mieux en mieux ses mouvements. Il tient sa tête droite sans soutien, la soulève ainsi que ses épaules. Vers 6 mois se préparent à ramper (réflexe de reptation) ou à faire du quatre-pattes (Réflexe Tonique Symétrique du Cou). Vers 7 mois, il tient assis sans aide. Avec ses mains, il découvre ses pieds, ses cheveux, ses organes génitaux et aime jouer avec ses orteils. Il rentre dans la phase orale et porte à la bouche tout ce qu'il attrape. Il tend les bras pour qu'on le prenne. Il commence vraiment à se déplacer (rampé, quatre-pattes), ensuite à se tenir debout seul avec ses bras pour garder l'équilibre.
Le jeune enfant se tient debout seul et fait ses premiers pas en recherche de stabilité (réflexe d'équilibre). La marche acquise, il commence à courir, à monter les escaliers, à grimper et à sauter.
Il devient habile et précis dans sa motricité fine et commence à faire des puzzles à tenir un crayon, à s'habiller et à manger seul. Il est capable de tenir une chose différente dans chaque main. Son développement moteur est quasiment terminé.
Tout ce qui gêne les mouvements ou l'ordre naturel du développement (torticolis congénital, asymétrie, jambes trop écartées, tensions, matériel non adapté, gestes précipités) peut modifier cette phase d'expérimentation et empêcher l'intégration des réflexes archaïques. Les études convergent pour affirmer l'importance de la qualité du développement moteur au moment où les connexions nerveuses se mettent en place (plasticité cérébrale). Certains circuits ne seront pas installés et il est important de donner la possibilité d'effectuer le maximum d'expérience à ce moment là.